Diaporama Seattle-Oregon

mardi 22 mai 2012

Il faut bien terminer…

Fin du voyage...


Ce matin sur la route…j’aurais bien aimé que le parcours se poursuive en direction de d’autres contrées des USA. Ce pays m’a surpris. D’abord des gens toujours prêts à renseigner. Curieux de savoir d’où nous venions. Voyager à vélo ici est un pur bonheur…le long de cette côte du Pacifique nous aurons parcouru un peu plus de 2000 km (2082 à mon compteur) il est rare de faire une telle distance en ne quittant quasiment jamais le bord de mer. Ces côtes du Pacifique sont magnifiques, sauvages, ventées, froides, souvent dans le brouillard…mais la lumière est très belle…une lumière à l’irlandaise ou à l’écossaise. C’est un peu la Bretagne mais en puissance 10…


C’est une côte où il y a peu de grandes villes, entre Seattle et L.A. seule San Francisco concentre une grande partie de la population côtière. Entre la partie Nord et la partie Sud le long de cette côte ce ne sont que de toutes petites villes… ou bourgades…
Des forêts très vertes de l’Oregon en passant par les grandioses forêts de Séquoias 
 

le Sud donne déjà un aperçu du Mexique et d’un climat beaucoup plus sec et aride….nous serons passé du 47ème parallèle au 34ème un peu plus de 10° vers le Sud et ce sont déjà les tropiques.
On a sans doute aussi une vision un peu fausse des États Unis en traversant la Californie. Par exemple nous n’avons jamais vu beaucoup de gens de couleurs noirs…sauf à San Francisco où en nous trompant de rues nous sommes tombés brusquement dans un quartier qui ressemblait à un ghetto où vivait visiblement une population noire, très pauvre et semble-t-il marginalisée...l’envers du décor était là !
Population de pionniers, innovateurs les américains cultivent les paradoxes ! Tout est surdimensionné, les rues, les véhicules, et le vélo trouve facilement sa place …grâce justement au surdimensionnement de la voierie partout il y a des bandes cyclables en ville ou en campagne. Et jamais elles ne sont occupées par des stationnements illégaux comme en France. La vitesse est très limitée, en ville 25 miles (environ 38 km/h) et la courtoisie à l’égard de cyclistes est la règle…les scooters sont quasi inexistants je me rends compte combien en France ils sont une plaie en ville.
 
On peut aussi penser que l’arsenal répressif est très fort. En France on est plutôt dans un système d’amendes aux montants faibles mais qui rapporte beaucoup d’argent car elles sont nombreuses, ici les amendes voire les peines de prison sont sans doute très dissuasives deux modèles différents avec certainement des excès de part et d’autre.
On ajoutera que les structures de camping qui accueillent les hikers/bikers sont très intéressantes car peu onéreuses et situées dans des environnements naturels de toute beauté.

Si vous voulez visiter les USA faites le à vélo…ce pays a toute une infrastructure cyclable qui permet de voyager en toute tranquillité et de découvrir ses grands espaces naturels. Les USA n’ont pas à faire valoir un très grand patrimoine historique comme en Europe…mais son patrimoine est sa nature exceptionnelle et à vélo c’est l’essentiel…
On aura donc aimé toute cette magnifique côte sauvage du Pacifique aux grandes vagues déferlantes. Circuler à vélo est très facile même si parfois on emprunte des portions de quatre voies qui ne sont pas toujours rassurantes…

Ma plus grande surprise ce fut le premier matin à Seattle de voir des centaines de cyclistes qui faisaient penser à des cyclorandonneurs, vélos légers, petite sacoche ou petit sac à dos…Au début je croyais que c’était des cyclistes qui partaient en balade et bien non ils allaient au boulot dans cette tenue sportive…et il faut être léger et sportif pour grimper les monstrueuses côtes des villes. Ce sera l’un des seuls bémols, les américains ont tracé les rues droit dans la pente partant du principe que les voitures puissantes n’auront pas de problème pour les monter ….mais les cyclistes si !  Dans les villes construites sur les collines il vaut mieux avoir des stratégies de contournement ! 

Ce parcours est exigeant…il faut avoir de bonnes qualités physiques pour le faire ; il ne s’agit pas d’une petite balade du dimanche après midi ! Le profil du parcours suppose un bon niveau surtout avec un vélo chargé. 


J’avais un bon entraîneur, Dominique, que j’avais du mal à suivre au début, m’a donné du stimulus et finalement même avec les grosses étapes que parfois nous avons faites je me suis retrouvé avec une grande forme physique et encore prêt à repartir pour d’autres horizons…

Voilà donc ce voyage en Oregon et en Californie est terminé.

Bye bye see you again !

20 mai ; Leo Carrillo-Aéroport L.A. ; 69 km

Fin de parcours ….


Nous partons de bonne heure ce matin. Il reste une soixantaine de km à faire pour atteindre l’aéroport….le temps est au brouillard le long de la côte. Il est à peine 8H00 et déjà les surfeurs sont sur les vagues…on atteint l’entrée de Malibu Alerte ! La fameuse et mauvaise série américaine a du je suppose être tournée dans le coin…vastes plages de sable fin…belles demeures en bord de mer …cela sent l’argent …je ne compte plus le nombre de luxueuses voitures de sport…Ferrari, Maserati et autres Corvette ….
Et puis voilà le panneau indiquant l’entrée de Los Angeles …

mais la ville est grande …on s’arrête pour un breakfast à Santa Monica…qu’on a atteint par une superbe piste cyclable tracée sur la vaste plage. Aujourd’hui c’est dimanche entre les joggeurs, les rollers, les cyclistes, les piétons il y a du monde à faire du sport !


Et puis nous repartons direction l’aéroport…les choses sont faciles il faut le dire dans la ville où peut être la voiture a été faite reine…le vélo a toute sa place …ces américains ils nous étonneront toujours ! Grosses bagnoles dévoreuses de pétrole…et vélos un peu partout avec des aménagements qui ici ne manquent pas de qualité.
À quelque km de l’aéroport les choses se compliquent un peu on est quasiment sur l’autoroute d’accès …on prend le trottoir…et une dernière bretelle d’accès nous mène aux terminaux… (Jamais je n’aurais osé faire cela à Roissy ! de toute façon on se serait fait sortir par les flics avant…



Le voyage se termine ici…et toujours gros problème avec les vélos …Air France n’a pas de carton pour les protéger…après moultes tractations nos vélos sont embarqués tels quels sur leurs roues avec nos sacoches accrochés au porte bagage en ayant pris soin de les renforcer avec des sandows…maintenant c’est demain à Roissy que nous saurons dans quel état nos vélos arriveront. On nous a fait signer une décharge au cas ils arriveraient en mauvais état…

dimanche 20 mai 2012

19 mai ; Carpinteria-Leo Carrillo ; 86 km


Bientôt la fin du voyage…


Nous sommes dans l’avant dernière étape avant Los Angeles…Demain matin direction l’aéroport à Santa Monica cela tombe bien il est à l’entrée de L.A. juste sur notre parcours…




Aujourd’hui « petite étape » de 85 bornes le long de la côte qui est très plate avec un vent favorable et sous un bon soleil californien nous avançons très tranquillement soit sur des pistes cyclables qui longent les plages ; soit en partie sur la N°1 qui est assez tranquille…on est samedi c’est le W.E. cela sent bon les vacances…
Les surfeurs s’en donnent à cœur joie su les longues vagues qui déferlent sur les plages…. Petites villes tranquilles où circuler à vélo est un vrai plaisir …les km défilent à un rythme rapide…vers 13H00 Nous faisons un halte dans un restau sur le bord de la route où des motards visiblement ont également décidé de déjeuner…belles motos toute rutilantes
 
mais look des motards plus que douteux…tous bâtis de la même manière gros bide, gros bras, bourrées aux anabolisants …casques rappelant les SS les mongols comme ils se surnomment ont surtout des belles têtes d’abrutis ! Ce n’est pas l’Amérique qu’on aime ! J’aime bien la moto mais pas avec ce genre d’énergumènes…










Quelques km plus loin on trouve le dernier « campground » qui accepte les hikers/bikers…
 
situé peu loin de la plage à côté de nous arrive un couple d’américains qui viennent de traverser les USA depuis la Nouvelle Écosse en tandem avec une remorque ils sont partis depuis janvier …





18 mai ; Lompoc-Carpinteria ; 118 km

Le climat change doucement ...

Ce matin nous rejoindrons de nouveau la côte du Pacifique. Au fur et à mesure que nous avançons le brouillard se dissipe. Nous évoluons dans un paysage de petites montagnes qui rappellent un peu le massif Central. La route monte durant 25 km en faux plat pour atteindre un petit col qui se situe à environ 400 m d’altitude. Deux biches viennent se montrer tranquillement le long de la route…peu farouches elles gambadent paisiblement dans l’herbe haute. Puis nous entamons une descente très rapide sur environ 5 km là nous rejoignons la freeway 101. D’un seul coup la circulation devient importante de plus de fortes rafales de vent viennent parfois déséquilibrer nos trajectoires déjà mises à mal par les déplacements d’air que provoquent le passage des énormes camions….ce n’est pas toujours rassurant.


 Nous atteignons rapidement le bord de mer. L’océan ici a des allures de Méditerranée…La mer est calme, le fond de l’air est doux. On a vraiment l’impression d’avoir changer de climat… Nous roulons pendant plus de 20 km sur la 101 puis à l’arrivée de la ville de Goleta. Nous sortons de cette grande voie pour prendre une petite route et une piste cyclable qui va nous faire traverser le campus de l’université de Santa Barbara….beau campus en bord de mer sous les palmiers ….de nombreux vélos de belles pistes cyclables vont nous emmener vers cette ville de Santa Barbara qui rappelle un vieille série américaine …ville sous les palmiers dotée d’une belle plage de sable …environnement classique de ces villes de bord de mer aux belles villas. Mais ici contrairement à la France aucun immeuble ne vient enlaidir la côte…
À la sortie de Santa Barbara nous entrons dans un club de polo…
surprise alors que ce sport est très huppé on nous laisse tranquillement nous balader et assister à une partie d’entrainement …pelouses extraordinaires ! Et chevaux très rapides et racés du beau spectacle…
Notre camping ce soir est situé en bord de plage dans un state park…




17 mai ; Morrano Bay-Lompoc ; 131 km

Une journée facile

Après avoir dit au revoir à nos amis américains ;


eux terminent aujourd’hui leur voyage. Nous prenons la route de Lompoc. On a toujours un brouillard avec un vent du Nord froid. Nous faisons quelques courses dans un market où une jeune californienne commence à bavarder avec nous. Elle nous fait comprendre que la meilleur saison ici c’est hiver car il fait doux et toujours du soleil. Sans jamais ce satanée brouillard qui gâche un peu la journée … bizarrerie météo…qui donne ici dans la baie de Morro une atmosphère écossaise. Si le brouillard se dissipe dès qu’on rentre dans les terres, le vent d’Ouest ou Nord continue à souffler sa froidure, bon il nous aide faut pas trop se plaindre. Aujourd’hui ce parcours à l’intérieur des terres n’est pas des plus folichons…
Vers midi on s’arrête dans la ville d’Océano prendre un breakfast dans un vieux wagon restaurant où sont placardées des affiches de film des années d’avant guerre. il y a même un film français « L’homme à la balafre » avec en tête d’affiche Jacqueline Garnier ; qui connaît cette artiste française qui a du connaître son heure de gloire à Hollywood ?

Dans l’après midi on roule à travers d’immenses terres où sont cultivés des légumes divers et des fraises à perte de vue…ici ce sont les travailleurs mexicains qui viennent effectuer tous les travaux dans ces immenses espaces et on voit à la tenue des conducteurs d’engins que la culture est largement traitée ! Les travailleurs sont revêtus d’une tenue digne de celle d’une centrale nucléaire on se doute bien que ce n’est pas pour arroser avec de l’eau fraîche ! Ce sont des nuages de poussière qui sont dégagés par les engins agricoles tant la terre est sèche et le vent violent. De temps en temps on aperçoit également des petits puits de pétrole…. Et sur cette route droite avec le vent dans le dos on va très vite plus de 40 km/h ; les km défilent très vite au compteur. La ville de Guadalupe est passée à toute vitesse.

Après Orcutt on retrouve la 101 où on circule sur la large bande de droite sans difficulté.  Puis on retrouve une petite route de montagne qui va nous emmener vers un col pour descendre ensuite sur la ville de Lompoc qui est située un peu à l’intérieur des terres. J’arrive à suivre durant la montée de ce col Dominique…chose que jusqu’alors je ne faisais pas …à la longue on s’améliore. Après le passage de ce col c’est une descente rapide d’une dizaine de km et ensuite un camping après Lompoc qui nous attend…Los Angeles est maintenant presqu’en vue à peine 140 miles…   

vendredi 18 mai 2012

16 mai ; Lucia - Morrano Bay ; 114 km

Les éléphants de mer ...




Une première partie le long de la côte toujours aussi belle et mouvementée avec des belles rampes à monter et à descendre ; mais le parcours est moins marqué par des cassures comme hier. Si les côtes sont plus longues elles sont moins nombreuses et on prend plus facilement un rythme de montée. Le vent nous est toujours bien favorable. En haut du point culminant de cette étape on domine la mer de plus de 400 m. Par moment on redescend à son niveau et on longe de belles plages où de belles vagues viennent tracer leurs derniers rouleaux. Depuis San Francisco nous croisons ou nous rencontrons beaucoup plus de cyclorandonneurs. Cette seconde partie du parcours semble beaucoup plus fréquenté. Hier soir c’était un couple d’américain de Portland qui nous a rejoint au camping et aujourd’hui nous nus retrouvons par moment à certains endroits de l’étape. Ce soir ils nous rejoindrons au camping de Morrano.
À mi parcours on fait une halte le long de la côte car des centaines et des centaines d’éléphants de mer sont littéralement vautrés sur le sable et sont comme des poissons morts…Ces éléphants de mer avaient complètement disparu, quelques dizaines sont réapparus il y a environ 20 ans et depuis grâce à des mesures de protection ils se sont multipliés puisqu’ils seraient aujourd’hui plus de 17.000.






La seconde partie du parcours est facile, avec le vent dans le dos et un profil beaucoup moins accidenté nous atteindrons Morrano Bay où nous camperons dans le camping du parc d’État situé tout près du port. Par contre le vent souffle fort sur ce camping il fait froid, des bancs de brouillard se forment. Ces phénomènes météos sont courants ici avec des différences de températures importantes à seulement quelques centaines de mètres en fonction de l’exposition au vent très froid qui souffle du Nord ou de l’Ouest.    

15 mai ; Marina-Lucia ; 118 km

Une route superbe mais que de dénivelé !


Los Angeles est encore à 338 miles (faites le calcul)…
Après le long passage dans l’agglo de Monterey qui se fait quasiment sur une piste cyclable d’un bout à l’autre depuis Marina. Et après le port où se prélassent des otaries…


nous prenons la direction de Carmel en suivant la N° 1. Le temps est beau ; le vent souffle fort de l’ouest il tournera progressivement au NO ce qui nous le rend très favorable. C’est toujours un vent froid…la route va longer la côte en la surplombant par endroit de plus de 100m et nous voilà donc partis dans une incessante série de montées et de descentes…exténuant.


 Et puis si le paysage est superbe, la route étroite est très fréquentée il faut être assez vigilant. C’est la route qui conduit à Big Sur. Les collines sont souvent prises dans du brouillard. Ici entre l’air froid du large et l’air chaud de l’intérieur, le choc thermique provoque ces brouillards souvent persistant. En remontant vers Big Sur la route s’en va un peu dans l’intérieur des terres et aussitôt on sent la chaleur. La végétation ici est une végétation de terrains secs chênes verts notamment hier on commençait à voir des cactus.




Après le passage de Big Sur la route de nouveau rejoint la côte…la mer est bleue, ses eaux en contrebas sont très claires. Par contre ces successions de montées et de descentes commencent à peser dans les jambes. C’est un peu out que nous atteignons un petit camping à côté de la bourgade de Lucia. Ce soir nous avions bien pensé à faire des provisions. Par contre ce camping n’a pas de douche…et l’eau n’est pas potable….bon on a bu de la bière !